En ce mois d'août consacré à Marie, je vais vous relater l'histoire de Marie Louise Peuvrier qui se déroule au XIXe siècle, époque où les violences faites aux femmes par leur mari n'était que peu sévèrement puni par la loi.
L'histoire se déroule à Montlhéry, commune du département de l'Essonne et à l'époque des faits du département de Seine-et-Oise.
Marie Louise Peuvrier naît le 18 avril 1780 à Montlhéry. Elle est le premier enfant de Nicolas Bernard Peuvrier et Marie Jeanne Bourgeon qui se sont mariés le 22 juin 1779 à Montlhéry. Elle est baptisée le lendemain, avec pour parrain et marraine, Pierre Bourgeon, son oncle maternel et Marie Anne Peuvrier, sa tante paternelle.
A vingt-quatre ans, Marie Louise se marie le 15 mai 1804 avec Jean Hugues TRIPIER, âgé de vingt-deux, vigneron et également issu d'un famille de vignerons.
Les époux habitent Montlhéry et de ce mariage, naît un fils Jean Charles le 16 janvier 1805.
Jean Hugues Tripier décède le 12 avril 1814 à Montlhéry, à l'âge de trente deux ans.
Dix-sept mois plus tard, le 18 septembre 1815, Marie Louise se remarie avec Jean Charles Leprêtre, également vigneron. Elle a trente cinq ans et lui vingt six ans.
Le couple habite Montlhéry et de ce mariage naît le 19 mai 1816, une fille prénommée Hortense.
Le couple habite rue de Luisant à Montlhéry.
En 1836, le couple habite rue de Luisant avec leur fille Hortense.
En 1846, le couple vit seul, avec comme voisins, la famille Picard, un couple avec trois enfants, la famille Bonnemé, un couple avec un enfant et le couple Coignet-Peuvrier.
Jean Charles Leprêtre est un homme au caractère violent qui bat sa femme quasi-quotidiennement, si bien que celle-ci finit par avoir des problèmes de santé. Le 20 mars 1848, il pleut et Jean Charles rentre mouillé à la maison. Marie Louise repousse ses avances, ce qui le chagrine fortement. Le lendemain, au lieu d'aller travailler, il va dans un cabaret à Montlhery où il passe la matinée et une partie de l'après-midi à boire du vin et de l'eau-de-vie. Il rentre alors ivre au domicile conjugal, prend du pain dans la huche qu'il trouve soit pas assez cuit, soit trop cuit. Il n'en faut pas plus pour qu'il s'en prenne à sa femme, l'injurie, la frappe et la jette à terre. Alertée par le vacarme, une voisine, madame Picard, arrive et voit Marie Louise gémissant sur le seuil de la maison. La sœur de Marie Louise arrive également et découvre sa sœur ensanglantée. Jean Charles Leprêtre entre alors dans une fureur noire, frappe sa belle-sœur au visage et la pousse dans la grange. Il tire Marie Louise par ses jupons et la jette violemment dans la première pièce de la maison. Peu de temps après,la voisine, madame Picard revient pour s'enquérir de la situation et trouve Marie Louise dans son lit et le seuil de la chambre maculé de sang. Marie Louise lui désigne son mari comme responsable de son état. Une heure plus tard, Marie Louise décède de ses blessures.
La police est appelée pour constater le décès et interroger Jean Charles Leprêtre, ainsi que le voisinage. Le mari ne nie pas les violences faites à son épouse.
L'acte de décès de Marie Louise Peuvrier a été établi avec le témoignage du commissaire de police.
Jean Charles Leprêtre est arrêté le dimanche 2 avril 1848 par la police.
L'affaire est jugée par la cour d'assises de Seine-et-Oise à Versailles lors de l'audience du 25 mai 1848. L'autopsie de la victime a démontré que la mort a été causée par les coups portés par son mari. Jean Charles Leprêtre est accusé de coups et blessures volontaires ayant occasionné la mort sans intention de la donner. Il est déclaré coupable et condamné à seulement cinq ans d'emprisonnement, le jury lui ayant trouvé des circonstances atténuantes.
L'affaire a été relatée dans la presse à l'époque, notamment dans le Journal de Seine-et-Oise et le Concorde Seine-et-Oise.
Très bel article, un féminicide n'est jamais trop mis en avant.
Article très émouvant et bien documenté. Sait-on qui a porté plainte ?
Très intéressant, et pour une fois un article qui se situe en plein 19eme siècle, j'ai apprécié le fait de pouvoir agrandir les documents pour qu'ils soient bien lisibles. Philippe Alexandre
Très bel article, très bien rédigé. Une petite coquille à corriger : les dates extrêmes des BMS de la source de l'acte de baptême.
Bel article bien illustré !
Olivier